Coraline Vitalis, la tête et l’épée

Impatiente et agressive… Et ce ne sont que des compliments, dans la bouche de son entraîneur et compagnon Daniel Jérent. Qui évoque Coraline Vitalis épée en main. L’athlète de 28 ans est une attaquante. Une battante, qui s’est forgée un mental en quittant sa Guadeloupe natale et sa famille à 17 ans pour intégrer l’INSEP, pôle de haut niveau dans le bois de Vincennes.

« J’étais heureuse et excitée car j’intégrais le temple du haut niveau… Je ne me suis pas rendu compte que cela serait si difficile de vivre l’éloignement, le froid, la solitude, d’autant que j’ai rapidement eu une blessure et donc passé beaucoup de temps seule dans ma chambre.. Mais j’ai tenu. Car il y avait une bonne raison pour laquelle j’étais là, c’est à dire la possibilité d’aller loin en escrime et de rendre fière ma famille. »

Son arme, l’épée. Son palmarès ? Un titre de championne du monde junior en 2015, cinq titres de championne d’Europe senior, en individuel ou par équipe. Et déjà une participation aux Jeux, ceux de Tokyo en 2021.

« J’y suis allée la fleur au fusil. J’en ai retenu les leçons. Il faut être conscient de l’enjeu mais aux Jeux, on joue. Je dois m’amuser. »

Souriante, charismatique, particulièrement à l’aise en public, Coraline Vitalis s’est déjà investie dans des opérations France Travail avec des demandeurs d’emploi. Notamment un job dating, dont la règle de base est l’anonymat entre DE et recruteurs à l’occasion de rencontres sportives. Chacun se fait une idée de l’autre avant… la levée de l’anonymat qui a beaucoup amusé Coraline.

Etudiante à Sciences Po...

Amusée mais surtout attentive et concernée. Car Coraline a mené, en parallèle de sa vie de sportive, des études de haut niveau (là encore), à Sciences Po Paris, orientées RH !

« J’ai obtenu un certificat préparatoire, ce qui est l’équivalent d’une licence. Après les Jeux, je reprendrais les études pour passer de nouveaux concours. Ce qui m’intéresse en matières de ressources humaines, c’est le recrutement. Mettre en avant les profils et travailler sur l’évolution de carrière. »

Un projet d’avenir qui fait parfaitement écho à l’accompagnement que France Travail propose à ses publics (demandeurs d’emploi ou entreprises), à travers notamment le job dating. Sur lequel l’escrimeuse s’implique doublement puisqu’au delà de son regard « expert », elle se sent tout à fait capable de transmettre un vrai discours sur les valeurs transposables du sport aussi bien envers ceux qui cherchent un emploi comme les conseillers France Travail.

« Si j’avais un demandeur d’emploi en face de moi, je lui parlerais de confiance en soi. Nous, sportifs, sommes parfois nuls à l’entraînement et très bons à la compétition qui suit. Ou inversement. Donc si on abandonne à la première contrariété, on y arrivera pas. »

Coraline Vitalis doit désormais gérer cette fameuse impatience pointée par son entraîneur. « Une médaille aux Jeux, on l’attend toute une vie. Je n’ai pas encore atteint les sommets… »

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